Si ce n'étais que de ça...

Plus le rythme des saisons avancaient, plus Salim se fesait silencieux, discret. Pratiquement un fantôme parmi les siens. Ne parlant que dans la plus grande importance, ou pour répondre rapidement, il se perdait souvent dans ses pensées et ne revenait à lui seulement quand il devait aller dormir ou manger. Même que des fois il ne dormais ni mangeais. On aurais pu croire que l'affluence de noirceure dans ce monde était la cause de tout ce silence, si seulement ce n'étais que cela...

Le matin se levait, le soleil pointait ses premiers rayons sur Vastania et le peu d'oiseaux qui y restaient commencèrent à chanter. Pourtant quelqu'un étais debout depuis bien longtemps, Salim, accoté contre un arbre au milieu de nulle part, étais encore là, à penser à tout ce qu'il avait vu ou entendu. Au cours de son voyage, Salim avait vu bien des choses, et plus il avancait, plus la lumière semblait être innéficace contre la noirceur l'englobant peu à peu. Mais il ne perdait jamais espoir, il s'arrangerait même pour ne pas que cela arrive. Mais reste que malgré tout, il étais loin dans ses souvenirs, et déjà là les drames commencaient à s'accumuler.

Il s'en vint à se demander comment il avait fait pour se retrouver dans cette situation, mais refillait bien vite cette question au destin. Salim étais tellement concentré qu'on pourrais bien lui lancer une pierre, jamais il n'aurais réalisé ce qu'on lui avait fait. Souvenirs perdus, et peines enfouies, tout cela était un bien lourd fardeau pour lui, mais personne ne pourrais bien l'aider à le porter. Quand il regardait autour de lui, il ne voyait que des gens égocentriques, hypocrites, ou qui se foutaient bien de ce que quelqu'un d'autre pouvait bien avoir qui le dérangait au plus profond de lui. Pourtant, lui il voulais savoir, ce que les gens ressentent, ce qu'ils pensent, leur peures, leur craintes et leurs joies et espoirs. Mais personne, tout le monde était trop concentré à se renfermer dans son petit cocon et à se snobber. Une bonne alliance commence avec des gens qui s'entendent et se comprennent.

Peu importe, puisque personne ne viendrait à son aide, il resterais là jusqu'à ce que les problèmes disparaissent. Lui, le mage de Daralys, qui étais assombri par la vie, gardait cette vive lumière au plus profond de son âme, prête au combat, prête à rammener la paix et la sérénité dans le monde, mais jamais il n'y arriverait seul. Ô grand jamais il ne pourrais tout faire par lui-même, mais pourtant il essayerait, il le savait, il ne pouvait pas s'en empêcher. La mort l'attendrait surement, et puis ? Qui serait là pour le plaindre ou le pleurer. Personne dans ce foutu village ne se souciait de ce que les autres pouvaient bien vivre.

Je pourrais bien aller me pendre et personne ne s'en rendra compte. se dit-il tout bas

Était-il le seul à pleurer ses morts ? Après tout, ne pointait-il pas une attention particulière à rendre hommage à ses amis ou parents défunts chaque fois qu'il en avait l'occasion. Pourquoi le cimetière était-il toujours vide ? Pourquoi les tombes ne portaient-elles pas de nom...Jamais il n'avait entendu évoquer la mort de quelqu'un en ces terres, ou du moins avec des paroles exprimant le regret ou la tristesse...Salim avait vécu, bien malgré lui, plusieurs décès ou disparitions, il avait été la cause de quelques unes d'elles. Il avait vu la guerre et ses dévastations et il avait aussi vu des villages se faire décimer simplement à cause de l'incompréhension. Salim eu un regard vers le côté et une larme vint se loger au coin de son oeil pour dévaler son visage et venir s'écraser au pied d'un arbre. Il avait connu bien des choses....

Et si ce n'étais que ça.